INTERVIEW

Interview filmée de Hélène De Fougerolles pour Le Mensuel en 2013 Théâtre Occupe-toi d’Amélie

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Hélène De Fougerolles

en interview 

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HÉLÈNE DE FOUGEROLLES
 
  

Pièce de théâtre Occupe-toi d’Amélie
« Étant donné la qualité d’Occupe-toi d’Amélie, je ne regrette rien,

ça valait vraiment la peine d’attendre ! »

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C’est en cocotte d’apparence ingénue que la belle Hélène de Fougerolles a choisi de faire ses tout premiers pas sur les planches, dans un vaudeville aussi désopilant que palpitant, imaginé par l’immense Feydeau. Passé maître dans l’art du quiproquo, l’auteur s’en est donné à coeur joie dans sa pièce occupe-toi d’Amélie où cette dernière, en couple avec Étienne, n’hésitera pas à accepter de jouer la future épouse de Marcel qui n’est autre que le meilleur ami d’Étienne et qui, pour pouvoir prétendre à l’héritage de son oncle, doit être un homme marié. Sous le charme de sa future belle-nièce, le tonton décide de rester jusqu’à la date d’un mariage qui n’a donc jamais été réellement prévu mais qui n’a pas été sans tomber dans l’oreille d’Irène, la véritable maîtresse de Marcel. Condamnés à organiser une fausse cérémonie, les deux faux futurs époux semblent se prendre un petit peu trop au jeu jusqu’à ce que revienne Étienne, fermement décidé à se venger des infidélités de ses deux plus proches intimes…

 

helene-de-fougerolles-interview-le-mensuel-2014-occupe-toi-d-amelie-CMorgane L : Votre rôle dans la pièce Occupe-toi d’Amélie est votre toute première fois au théâtre, pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Hélène de Fougerolles : Sincèrement, même si le théâtre m’a toujours attirée, ça demande un investissement personnel extrêmement important. J’ai une fille qui n’a aujourd’hui que dix ans et si j’avais accepté d’autres rôles avant celui-ci, il aurait fallu que je mette ma vie de maman entre parenthèses… Je ne m’en sentais pas capable avant, elle était trop petite. Quand on a joué à Paris, à la Michodière, le rythme était très intense. On était sur scène tous les soirs, deux fois le samedi et une fois le dimanche, et je ne pouvais voir ma fille qu’à peine trois fois par semaine. Avant, je n’aurais pas pu la laisser autant alors j’ai patienté et c’est ainsi que je me suis retrouvée « si tard » sur les planches ! (rires) Mais étant donné la qualité d’Occupe-toi d’Amélie, je ne regrette rien, ça valait vraiment la peine d’attendre !

Vous aviez déjà fait du théâtre pendant votre formation ?

Oui effectivement, j’avais commencé à prendre quelques cours de théâtre mais je dois vous avouer que je n’en ai pas gardé un excellent souvenir ! (rires) Je trouvais que les cours étaient dispensés par des profs qui n’avaient pas réussi à avoir de carrière et que leur jugement n’était pas toujours très fondé… C’était souvent trop intellectuel, rarement drôle et à mon goût, ceux qui nous enseignaient étaient des acteurs ratés… C’est horrible à dire, je sais, mais je m’en souviens encore ! (rires) C’était troublant de recevoir les conseils de personnes qui ne savaient pas interpréter un rôle… Si des jeunes désirent prendre des cours pour exercer ce métier, autant qu’ils les prennent avec des gens qui ont déjà travaillé.

Avoir une certaine maturité pour se lancer sur les planches est un atout particulier ?

Sincèrement, je n’en sais rien puisque c’est ma seule expérience ! (rires) Je ne pense pas qu’il faille vraiment une maturité, je crois qu’il faut juste avoir travaillé sans relâche. Avant de tenter à mon tour, j’angoissais quand mes collègues acteurs m’annonçaient qu’ils allaient jouer au théâtre, je trouvais ça prodigieusement difficile ! Mais j’ai fini par réaliser qu’en réalité, c’est comme lorsque l’on doit passer un examen et que l’on a suffisamment travaillé, que l’on est prêt. On fini par avoir presque hâte d’y aller pour montrer à tout le monde qu’on connait tout par coeur et en fin de compte, je n’ai pas eu peur du tout ! Je donne tout le temps tout ce que je peux alors si les gens aiment, je suis ravie et s’il n’aiment pas, j’en suis désolée mais je ne peux pas me sentir coupable s’ils n’apprécient pas le résultat. Je suis trop sincère pour ça…

Le vaudeville vous attirait particulièrement ?

Souvent, en tant que spectatrice au théâtre, je me suis ennuyée. Je n’ai aucune culture théâtrale et la plupart du temps, je trouvais que la démarche était trop intello et que seuls les acteurs se faisaient plaisir… Alors je me suis jurée de ne jamais infliger ça aux gens ! (rires) Maintenant, si quelqu’un n’aime pas Feydeau, il n’aimera pas particulièrement notre pièce mais nous, sur scène, on fait ça de façon naïve, enfantine et on s’amuse tellement que les gens le ressentent dans la salle.

Si c’était à refaire ?

Je ressignerais tout de suite même si ça signifierait devoir mettre ma vie entre parenthèses. C’est beaucoup plus intense de jouer neuf mois au théâtre que de tourner un film en un ou deux mois. Par contre, la tournée, c’est différent. On joue en moyenne huit fois par mois donc c’est tout à fait concevable avec une vie privée. C’est presque luxueux ! (rires)



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo réalisé par Aurélien Didelot
Interview parue dans l’édition n°347 • Avril 2014
Dates de tournée ici
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