INTERVIEW

Hyphen Hyphen en interview

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Si, depuis que nous les avions découverts au Crazy Week « cru 2013 », les membres du groupe niçois Hyphen Hyphen ont fait un sérieux chemin, ils ne semblent pas prêts à s’arrêter là pour autant ! Récompensés par une Victoire de la Musique il y a deux ans pour la qualité de leurs shows, les trois amis qui ont justement fait inlassablement leurs armes sur scène bien avant que le succès ne sonne à leur porte, sont de ceux qui ne se contentent pas des acquis et de la facilité… Rêvant de conquérir le monde avec leur second album – HH – écrit, composé et produit par eux-mêmes, le trio français s’apprête donc aujourd’hui à repartir à zéro en dehors de nos frontières…


HYPHEN HYPHEN EN CONCERT

À CANNES LE 31 JUILLET • AU MAS D’HIVER DE PUGET SUR ARGENS LE 07 DÉCEMBRE



« On ressent une réelle envie de conquérir ! »


Morgane Las Dit Peisson : Un concert au MIDEM…

Santa : Ça s’est extrêmement bien passé et on a des tonnes de retours très positifs, ça laisse présager pas mal de beaux projets… (rires)

Participer au Marché International de la Musique signifie qu’on va devoir partager Hyphen Hyphen avec d’autres pays ?

Mais j’espère bien ! (rires) Ce serait une chance pour nous trois mais pas seulement car je crois que c’est important que la french touch rayonne un peu partout dans le monde. C’est un de nos objectifs, on en rêve alors ce serait extraordinaire que l’on y arrive ! On désire vraiment que notre musique résonne le plus fort et le plus loin possible, c’est quelque chose que l’on a toujours assumé et je crois d’ailleurs que c’est de là dont on tire toute la rage que l’on libère sur scène… On ressent une réelle envie de conquérir !

Conquérir, c’est aussi repartir à zéro ailleurs…

On n’est qu’au début du chemin, on en est conscients et même si on a envie de vite réussir, on fait très attention à ne pas griller les étapes. En France, on a pris le temps d’apprendre à jouer sur scène avant de sortir un album et je pense que ce sera pertinent d’emprunter la même voie à l’étranger…

En effet l’ascension semble fulgurante mais il y a eu des années de labeur avant…

Exactement ! Les gens s’imaginent parfois que l’on est sortis miraculeusement de nulle part alors qu’il y a eu des années d’effort pour devenir ce que l’on est devenus aujourd’hui… On a écrit, composé et produit cet album et je dois t’avouer que c’était un gros challenge pour nous de le faire tout en ayant à l’esprit qu’on essayerait de se mesurer ensuite à de grosses productions américaines… Alors face aux excellents retours que l’on a eus, je peux te dire qu’on était pas peu fiers en « avouant » que c’était de l’auto-production !  (rires) 

La production est un métier…

Tout à fait et c’est pour ça que l’on a vraiment pris chaque détail au sérieux. Je crois qu’aujourd’hui on ne peut plus envisager la création dans le son sans maîtriser l’intégralité de ce qui est nécessaire pour que l’album sorte. Grâce à cet investissement personnel et à toute l’énergie que l’on a déployée sur tous les postes, HH est devenu l’exacte projection de tout ce que l’on avait imaginé… On n’a aucun regret, du son d’une alarme sur Higher au cri poussé dans une réverbe sur Mama Sorry et heureusement, car ce sont tous ces détails qui permettent de rendre la sincérité si palpable sur chaque morceau…

Tout faire soi-même est compliqué mais offre la liberté…

On n’a aucun compte à rendre si ce n’est à nous-mêmes et ça, ça n’a pas de prix ! Et puis, on était tous les trois comme dans un laboratoire, ça a été très excitant de tout faire ensemble, d’apprendre sur le tas, de pousser le son et de comprendre les illusions sonores… C’est très étrange mais j’ai l’impression qu’on n’en a tiré que du positif et que rien n’a finalement été très difficile… On a eu la sensation que tout était beaucoup plus limpide pour nous, peut-être parce qu’on n’était que trois mais trois à regarder dans la même direction… 

HH est un mariage des genres…

Je crois que ça résulte d’un profond sentiment d’urgence… On avait besoin que les sons soient beaucoup plus impactants alors on a emprunté des beats typiques du hip hop américain, des sons de guitares chorus inspirés du RnB et c’est justement ce pont à construire entre les genres qui était si passionnant ! Le véritable enjeu n’est pas d’être dans une surrenchère d’originalité mais de trouver son propre style…

La tournée va démarrer…

On n’a toujours qu’une hâte c’est d’être sur scène mais pour avoir toute l’énergie que nos shows exigent, on se prépare physiquement… Car si la tournée a des airs de marathon, chaque date ressemble quant à elle à un sprint ! (rires) Ça ne paraît pas mais il faut que les muscles tiennent le choc ! Et puis, évidemment, en ce moment on réarrange tous les morceaux de façon à ce qu’ils aient encore plus d’impact en live et on travaille la mise en scène qui est de plus en plus colossale ! (rires) Après l’expérience du studio, c’est hyper enrichissant de porter toutes les différentes casquettes nécessaires à la préparation du spectacle…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pendant le MIDEM de Cannes • Photos Manu Fauque


Interview parue dans les éditions n°394 #1, #2 et #3 du mois de l’été 2018 • 100 000 ex

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