INTERVIEW

HollySiz en interview

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Revenue en tout début d’année avec un second opus intitulé Rather Than Talking, HollySiz a confirmé qu’elle n’avait pas volé le succès de son premier album My name is porté par l’entêtant Come back to me… Un nouveau chapitre que Cécile Cassel a une fois encore façonné elle-même, de l’écriture des textes jusqu’à la production des clips en passant par une composition qui a osé afficher toute l’amplitude dont la jeune femme était capable. « Débridée » musicalement, l’artiste s’est offert un album aussi puissant, que sincère et profond… 

 

HollySiz en concert à Monaco le 09 novembre • à Antibes le 10 novembre

 


« Toute création reste quelque chose de viscéral… »


 

Morgane Las Dit Peisson : Ta 1ère tournée a connu un important succès…

HollySiz : Sincèrement, j’ai été très stressée avant le début de cette nouvelle tournée car j’avais peur que les gens ne soient pas au rendez-vous… On n’est jamais à l’abri que la première fois n’ait simplement été qu’un miracle… Et surtout, j’ai eu l’impression de ne plus savoir comment m’y prendre ! (rires) La chance que j’ai eue face à ce trac, c’est que je tourne avec la même équipe et que ce cocon est très rassurant et apaisant… Et finalement, lors de la première, je me suis aperçue que la scène c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! (rires)

Des craintes qui révèlent une envie de bien faire…

J’avais en effet très peur de décevoir le public alors que peu importe le domaine dans lequel on exerce, le plus important n’est pas tant le résultat final ou ce que les gens vont en penser, mais c’est de donner le meilleur de soi-même afin de ne rien regretter.

Rather Than Talking est, comme l’a été My Name Is, une photographie musicale d’une période…

C’est ça qui est le plus angoissant… Quand on compose et que l’on écrit soi-même, nos morceaux finissent par ressembler aux chapitres d’un journal intime… Même si on y met de l’image, du marketing et des arrangements à la fin, toute création reste quelque chose de viscéral alors je crois qu’on ne peut pas être très serein quand on « l’expose » aux yeux et aux oreilles de tous…

Rather Than Talking semble débridé musicalement…

Pendant l’écriture de Rather Than Talking, j’ai énormément voyagé aux États-Unis et à Cuba, je me suis reconnectée à des albums que j’aimais adolescente et j’ai réalisé que j’avais une écoute bien plus décomplexée que mon écriture ! (rires) Je me suis alors autorisée à mettre dans mes morceaux beaucoup plus d’influences et c’est pour ça qu’on y retrouve des percussions latines, du reggae ou encore des chœurs grandiloquents… Je me suis vraiment fait plaisir !  

Ta voix aussi apparaît plus sure d’elle…

Les deux ans de tournée ont vraiment influencé ma manière de chanter alors ça a beaucoup teinté ce deuxième album. Je savais que j’allais le défendre sur scène donc inconsciemment je pense que j’imaginais déjà en studio ce que ça allait pouvoir donner avec l’énergie d’un public.

Tu as choisi de ne pas tout composer seule… 

En effet, je me suis à nouveau entourée d’artistes comme Yodelice, Adrien Gallo ou encore The Skins, un groupe américain avec qui j’ai produit All About Now en une seule journée ! On était huit dans un studio et on a travaillé comme si c’était un atelier d’écriture… Ça fait du bien de bousculer un peu ses habitudes et puis, j’aime beaucoup l’idée du collectif, c’est d’ailleurs quelque chose qui n’est pas, à mon goût, assez courant en France.

Rather Than Talking est aussi un clip façon court-métrage…

Ce titre parle des regrets que l’on éprouve lorsque l’on n’ose pas agir et crier ses sentiments mais j’avais envie d’aller plus loin avec le clip et c’est pour ça que j’ai adoré la lecture qu’en a fait Thibault Dumoulin… Il a apporté une puissance dramatique à cette histoire en se demandant pour quelle raison cette personne n’avait pas sauté le pas. Il a imaginé ce contexte répressif… 

Au début du clip, il est précisé « Somewhere in a parallel univers » pour rappeler qu’on n’est à l’abri de rien nulle part ?

Il a été tourné en Ukraine avec des femmes ukrainiennes… On y évoque visuellement l’oppression, le traitement des femmes et des homosexuels en Russie mais je n’avais pas envie que l’on s’arrête à ça d’où cette phrase ajoutée au début… Les interdits peuvent exister partout, à n’importe quelle époque et à propos de n’importe quel sujet… On se doit tous de rester vigilants pour sauvegarder nos libertés…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à Puget sur Argens au Mas • Photos Dimitri Coste


Interview parue dans les éditions n°396 #1, #2 et #3 du mois d’octobre 2018

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