INTERVIEW

Allan Adote en interview pour Le Mensuel en 2014 The James Brown Tribute Show

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Allan Adote

en interview 

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ALLAN ADOTE


dans The James Brown Tribute Show

   
 
 

« Quand on décide de rendre hommage à un Monsieur de cette envergure,

on n’a pas le droit à l’erreur… »

Ça n’a pas pu vous échapper, depuis quelques années, de nombreuses productions s’évertuent à nous proposer des concerts et des spectacles qui reprennent de grands tubes passés ou qui tentent de nous faire revivre la magie de l’époque à travers des tribute plus ou moins réussis… La concurrence dans le domaine fait rage et des groupes comme les Beatles, Pink Floyd ou ABBA entre autres se sont vus revisités par des artistes épris de nostalgie. Mais pour mener à bien ces ambitieux projets et que l’illusion soit totale, au-delà de l’attention portée aux détails scéniques et vestimentaires, c’est la passion qui doit avant tout animer celui qui, chaque soir,
devra accepter de s’oublier pour redonner vie et voix à une personnalitée regrettée. Et en acceptant d’endosser le costume de James Brown, c’est dans cette aventure périlleuse qu’Allan Adote a eu conscience de se lancer. Passionné comme personne, il vous offrira, le temps d’une soirée, un voyage dans le temps fidèle et raffiné.

 

   

allan-adote-interview-le-mensuel-2014-james-brown-tribute-show-CMorgane L : Je suppose que vous êtes ravi à l’idée de venir jouer à Aix en Provence et à Nice ? J’ai cru comprendre que vous aimiez bien la Côte d’Azur ?

Allan Adoté : J’adore la Côte d’Azur et Nice en particulier parce que j’ai une histoire avec cette ville… Une histoire de coeur, une histoire personnelle et assez intime… J’ai été chouchouté à Nice, j’ai été épaulé à Nice dans tout ce que j’ai fait, j’ai rencontré des gens superbes. Je dirais même que mes ambitions, ma créativité et mes folies dans la musique sont parties de la ville de Nice. J’ai une petite âme Niçoise quelque part ! (rires)

Ce que nous allons découvrir sur scène dans The James Brown Tribute Show, est plus un spectacle qu’un concert non ?

Je suis ravi que vous me posiez la question parce qu’en réalité j’ai besoin de l’expliquer. Souvent on ne me le demande pas et pourtant, ce n’est pas seulement un concert, c’est véritablement un spectacle. Je ne critique pas du tout les concerts en eux-mêmes mais dans le cas présent, ça ne suffisait pas. Là, c’est vraiment un spectacle dans lequel on a recréé l’univers de James Brown grâce à des costumes, une mise en scène, un jeu… C’est un show !

Sur scène vous avez un rôle, vous endossez donc un personnage…

Oui ça m’a obligé à avoir un jeu d’acteur en plus d’être chanteur, un peu comme dans une comédie musicale. J’ai dû étudier la gestuelle de James Brown, ses postures, ses pas de danse, ses regards, son attitude, son travail sur scène… Tout ça fait effectivement partie de ce show.

Sur scène, vous ne serez pas seul…

En effet ! On est onze en tout, c’est vraiment une très grosse machine ! Il y a des choristes, des cuivres, une rythmique solide mais il y a aussi des « guest stars » que je ne peux pas dévoiler à l’avance… (rires)

Comment vous est venue l’idée de faire ce spectacle ?

On me le proposait souvent depuis une quinzaine d’années mais je n’avais pas voulu le faire de peur de le bâcler. Je pense que quand on décide de rendre hommage à un Monsieur de cette envergure, on n’a pas le droit à l’erreur. Il faut soit le faire très bien, soit ne rien faire du tout. Le problème majeur de ces « Tribute », c’est qu’il faut être très proche de la vérité, il faut réussir à recréer tout ce qu’il y avait autour du personnage. Ça demande énormément de travail. Ce n’est pas si facile que ça. Ce n’est pas, comme on le disait, un concert que l’on peut préparer en deux semaines… C’est le mariage d’un concert et d’un show qui, à eux deux, forment un spectacle. J’ai attendu très longtemps l’opportunité de pouvoir le faire aussi bien, j’ai attendu de rencontrer les bonnes personnes. C’est arrivé il y à peine deux ans grâce à un ami qui m’a présenté l’équipe de Sud Concerts. C’est lui qui m’a un peu poussé au départ et puis c’est ensuite parti dans tous les sens ! J’ai rencontré Philippe Manoeuvre avec qui j’ai beaucoup parlé de James Brown et tout est allé très vite. On s’est mis au travail pour préparer ce spectacle. Et ce n’est qu’en travaillant qu’on s’est rendu compte qu’il y avait un film en préparation sur la vie de James Brown, le biopic de James Brown, produit par Mick Jagger et qui devrait sortir vers le mois d’octobre. C’est génial, ça tombe juste à pic !

Vous aviez une passion depuis longtemps pour James Brown ? Comment êtes vous rentré en contact avec sa musique ?

J’ai presque envie de dire qu’il me passionne depuis que je suis tout petit. Je suis tombé là-dedans enfant parce que j’écoutais tout le temps la « Motown », tous les grands artistes de cette époque de la musique Soul comme Otis Redding, Wilson Pickett, Marvin Gaye ou l’un des géants encore en vie aujourd’hui, Stevie Wonder. On a tous écouté ça, on les écoute encore et on les écoutera à vie. Je crois que j’ai toujours eu un penchant, une attirance pour James Brown et pas seulement pour sa voix, mais pour sa vie toute entière. C’était un battant, un lion, un fauve ! Comme Johnny Hallyday, c’est un fauve…

Sur scène, vous retracez sa vie ?

Oui, c’est exactement ça ! Je retrace la vie de James Brown de façon chronologique tout en l’illustrant grâce à ses titres.

Beaucoup d’entre nous connaissent assez bien ses chansons mais pas forcément sa vie… Ce spectacle devrait nous apprendre de choses sur lui ?

Absolument ! C’est pour ça que ce n’est pas qu’un concert, j’insiste là-dessus. C’est un show qui replongera dans le passé les gens qui ont connu cette époque, qui feraallan-adote-interview-le-mensuel-2014-james-brown-tribute-show-D découvrir aux plus jeunes un univers qui a laissé ses marques dans la musique d’aujourd’hui et c’est un show qui ravira tous les admirateurs de James Brown qui ont envie d’en savoir plus sur lui.

Sur scène vous allez interpréter ses plus grands titres, mais peut être aussi des titres que le grand public connaît un peu moins ?

Oui il y aura des titres que le grand public connaît moins voire peut-être même pas. Mais surtout ces titres ont à voir avec les différentes étapes de sa vie. Il a eu pas mal de soucis, il a fait de la prison et cet épisode l’a évidemment marqué au point qu’on le devine dans certains de ses titres. Chaque titre est une époque précise de sa vie correspondant à des situations ou des choses qui se sont passées.

Parmi ceux que vous interprétez, un titre vous a particulièrement touché ?

Il n’y a pas vraiment un titre particulier dans lequel je me reconnais… Mais j’ai mes petits chouchous bien sûr comme « It’s Man’s, Man’s, Man’s World » et puis « There was the time » que j’aime beaucoup ! Je vais vous dire, honnêtement, si je les chante c’est que je les adore tous ! (rires)

Et puis il faut aimer James Brown pour faire ça. Vous auriez pu le faire sur un autre artiste ?

Je pense qu’on peut tout faire mais ça ne devient magique que lorsque l’on a la passion. Tout ce qu’on me demande de faire ou de chanter, j’essaye toujours de m’y atteler avec coeur mais quand tu aimes quelque chose profondément avec passion, tu peux casser la baraque ! C’est ce qui m’arrive avec James Brown et c’est comme ça que l’on arrive à transmettre de réelles émotions au public.

Sur scène on va être plongé dans cet univers, cette époque, on va tout retrouver jusqu’aux costumes, il y a donc eu un gros travail de recherches ?

Ah oui ! Il y a eu un très long travail de recherche avec tous les musiciens, les choristes, un travail très ardu qui a duré plus de huit mois. C’est énorme ! James Brown était quelqu’un de particulier sur scène… Il était très dur, très exigeant. Il a même été jusqu’à renvoyer un musicien sur scène ! Je crois que ce devait être à Nice ou à Antibes, lors d’un festival de jazz, il lui dit en plein concert : « Bon ! Tu arrêtes ! ». C’était quelqu’un de particulier, mais c’est souvent le cas des plus grands… Il allait même jusqu’à donner des amendes à ses musiciens quand ils étaient en retard ou quand leurs chaussures n’étaient pas assez clean. Il était assez spécial…

Un peu comme Claude François en France…

Oui il parait ! (rires) Ils étaient excessifs mais ils avaient raison sur un point, c’est comme ça qu’il faut travailler si l’on veut avoir de vrais résultats. Moi j’adore travailler comme ça et je suis heureux d’avoir l’opportunité d’honorer un tel monument.

Et on se sent plus stressé quand on fait ce genre de spectacle ou lorsqu’on interprète des
compositions personnelles ?

Je ne sais pas comment expliquer ça… Peu importe ce que l’on va faire sur scène, le trac, avant de monter sur scène, ça existe et c’est magique. Même quand tu joues devant 2 ou 3 amis, il y a ce moment de trac assez magique. Mais le stress, non, je ne suis sujet à aucun stress puisque je sais que je vais me faire plaisir. Voilà la différence ! Quand on se fait plaisir, c’est très facile de le communiquer. Quand on s’ennuie c’est autre chose. Mais là, pour moi c’est du bonheur, du pur bonheur ! (rires)



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Interview parue dans l’édition n°346 de mars 2014

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